Collines et rivieres vivantes

Collines et rivieres vivantes

Le schlem, attendu dès le premier tour, obtenu au second néanmoins émaillé de quelques infinitésimales faiblesses.

Vallée de la Dordogne.

 

Aujourd'hui, jour de transition à la tête du département, nous passons de l'ère Cazeau, qui, du haut de son piédestal, partagea bien peu, à l'ère Peiro qui peut s'offrir le luxe de tenir la dragée haute, très haute, trop haute pour, peut-être, offrir, en grand seigneur, une rondelle de strapontin à ceux qui n'ont pas su faire allégeance. 

 

E.E.L.V et le Front de gauche ont laissé la liberté de vote aux 772 électeurs qui leur ont fait l'honneur de leur accorder leurs suffrages. La gouvernance actuelle, engluée dans un libéralisme effréné de plus en plus affirmé et ses fourberies, de surcroit présentant un chantre du cumul, pouvait-elle espérer et mériter autre chose !

Germinal Peiro, passant outre, eut l'audace, si ce n'est le culot, de dire dans sa circulaire du second touer que le Font de gauche  appelait à voter en sa faveur. Nous n'en avons jamais parlé ensemble…

 

Faut-il que je précise que n'ayant jamais été encarté à un quelconque parti politique, tout en étant proche des sensibilités réactives de la gauche, je ne me voyais pas du tout à l'aise pour aller au secours de la victoire d'un aréopage de cumulards qui ne connait que deux règles... l'hégémonie et l'anéantissement des non-alignés. 

 

 

Résultats du canton au 2d tour

 

Peiro-Pistolozzi 4827, 62.16 % des exprimés, 33,89 % des inscrits,  Bouchard-Praderie 2938, 37,84 % des exprimés, 20,62 % des inscrits.

470 bulletins blancs, soit 3,30 % des inscrits et 5,42% des votants.

430 bulletins nuls, soit 3,02 % des inscrits et 4,96 % des votants.

 

Seules les communes de Besse, Bézenac et Castels, confirmant leur vote du dimanche précédent, n'ont pas donné la majorité au binôme solférinien*.

[Solférinien n'a absolument rien de péjoratif. C'est le gentilé de la localité landaise de Solférino et, par extension, de la rue de Solférino où réside, dans un des plus  superbes hôtels particuliers parisiens, la sensibilité qui encense l'actuel chef de l'état. Je suis à court d'idée pour identifier cette mouvance qui, et c'est son droit le plus absolu, est aux antipodes du socialisme. Si quelqu'un en a une qui soit conforme à la réalité, sans blesser ses adeptes sociétaux,  je lui saurais gré de me l'adresser]. 

 

Répartition des votes; sous réserves de fautes de transcription. Je suis parfairtement assuré que je serais vigoureusement et sévèrement corrigé si, par inadvertance, j'ai minoré l'impact des vainqueurs.

 

Inscrits

Liste maj

Liste opp

Inscrits

Abstentions

Votants

Blancs ert nuls

Exprimés

Saint-Cyprien

415

254

1197

474

723

54

669

Allas-les-Mines

48

41

181

82

99

10

89

Audrix

62

33

232

120

112

17

95

Belvès

313

157

1015

485

530

60

470

Berbiguières

55

27

138

46

92

6

82

Besse

45

48

161

53

108

15

93

Bézenac

33

36

127

49

78

9

69

Bouzic

49

32

132

42

90

9

81

Campagnac-lès-Quercy

83

53

232

76

156

20

136

Carvès

39

12

81

24

57

6

51

Castelnaud-la-Chapelle

147

68

388

154

234

19

215

Castels

122

163

482

182

300

15

285

Cénac-et-Saint-Julien

352

158

969

405

564

54

510

Cladech

31

15

76

18

58

12

46

Coux-et-Bigaroque

244

146

760

328

432

42

390

Daglan

142

123

438

147

291

26

265

Doissat

41

21

100

33

67

5

62

Domme

257

175

729

257

472

40

432

Florimont-Gaumier

63

19

118

24

94

12

82

Grives

47

24

105

29

76

5

71

Groléjac

159

107

500

188

312

46

266

Larzac

43

14

110

46

64

7

57

Lavaur

22

19

78

27

51

10

41

Loubejac

68

36

217

96

121

17

104

Marnac

52

45

167

57

110

13

97

Mazeyrolles

73

70

260

95

165

22

143

Meyrals

159

129

511

188

323

35

288

Monplaisant

93

37

226

79

147

17

130

Mouzens

93

44

224

75

149

12

137

Nabirat

80

65

275

110

165

20

145

Orliac

19

13

51

17

34

2

32

Prats-du-Périgord

47

37

132

37

95

11

84

Sagelat

107

29

250

104

146

10

136

Saint-Amand-de-Belvès

75

6

102

19

83

2

81

Saint-Aubin-de-Nabirat

46

13

108

39

39

10

59

Saint-Cernin-de-l'Herm

55

29

182

76

106

22

84

Saint-Cybranet

114

52

335

148

187

21

166

Sainte-Foy-de-Belvès

30

18

76

24

52

4

48

Saint-Germain-de-Belvès

54

25

138

45

93

14

79

Saint-Laurent-la-Vallée

76

50

186

56

130

4

126

Saint-Martial-de-Nabirat

181

96

528

213

315

38

277

Saint-Pardoux-et-Vielvic

38

19

120

54

66

9

57

Saint-Pompont

113

79

349

129

220

28

192

Salles-de-Belvès

18

15

56

17

39

6

33

Siorac-en-Périgord

243

145

736

322

414

26

388

Veyrines-de-Domme

47

40

175

78

97

10

87

Villefranche-du-Périgord

134

101

490

211

279

44

235

 

 

À la fin de l'année 2014 "on" se demandait, dans l'espace territorial du futur canton "Vallée de la Dordogne", s'il y aurait quelqu'un qui aurait l'insolence, la légèreté inconsciente, l'impudence, l'indécence et l'audace d'aller affronter, le 22 mars, le chantre du cumul local pour recevoir l'inévitable estocade. Il paraissait permis de penser que l'autoroute solférinienne, parfaitement entretenue avec les deniers publics qui arrosent généreusement les courants ascendants, allait s'ouvrir pour un triomphe sans précédent et inédit.

 

 

La droite républicaine, timidement, a bien essayé d'envoyer au charbon Claudine Le Barbier. Elle n'a pas souhaité boucler son parcours sans faute sur une déconvenue. Elle est maintenant un peu loin l'époque où la droite et les héritiers de la mouvance S.F.I.O (devenu "P.S", sic) faisaient cause commune. Rappelons nous des alliances sans faille Guéna, Bonnet, 1964 à Périgueux, ou des succès répétitifs de Marcel Ventenat à Lalinde ou de Marcel Carbonnière, le grand père de l'élue Vallée de l'Homme, élue grâce à l'indiscipline et les turpitudes du maire de Montignac, déçu de ne pas avoir été élu, à ses pairs, que voulez-vous le P.S n'a pas l'apanage exclusif des forfaitures, et un impressionnant listage, des Flandres aux Pyrénées, de  tant d'autres, qui, toute honte bue, scellaient des assemblages insolites, implicitement ou explicitement, pour tailler le P.C en croupière. Cela a pratiquement toujours parfaitement fonctionné, le Dr Raymond, à Montignac et Yves Perron à Périgueux, figures emblématiques de la Résistance, par exemple, ont ainsi essuyé de cuisants échecs où tout le monde dans l'allégresse se retrouvait… sauf l'éthique élémentaire.

 

 

Au delà de la Vallée de la Dordogne.

 

Auzou Varaillas 2015

 

L'unique binôme qui résista, dans le département, à la déferlante solférinienne.

 

On attendait sur le podium de la plus haute marche le chantre du cumul qui abhorre l'engagement n° 48 de celui dont il se réclame à chaque instant. Certes il y accède aujourd'hui mais avec une infime petite ombre au tableau. Le parfait grand schlem n'était pas au rendez-vous en Dordogne et celui qui réalisa le meilleur score dans le département ne fut pas celui à qui échoira la présidence. C'est insupportable, presque un crime de lèse-majesté ou de lèse-comte, mais c'est Jacques Auzou et Marie-Claude Varaillas,  qui, avec 36,41 % des inscrits et 71,34 % des exprimés réalisent le meilleur score. Le binôme Boucaud-Dobbels, seul en lice après la reddition du binôme Colbac, n'obtient que 28,14 % des inscrits.

 

L'érosion, en sièges, du P.C se poursuit, lentement mais surement, depuis l'ère Mitterrand, mais au grand désarroi des solfériniens il faudra attendre une autre échéance pour savourer une disparition totale comme elle a été obtenue en Corrèze. Gare à ce petit jeu ! Les solfériniens qui n'ont jamais désarmé devant la gauche authentique ont, par exemple, pu voir que de la majorité absolue du début des années 70, dans le Var, ils sont passés à la disparition totale. Pour l'heure ils ont à savourer le délice de la disparition de leurs partenaires dans bien des départements comme la Gironde, le Gers, le Tarn, l'Aude et tant d'autres et ne troublons pas leur joie intense. Une ombre au tableau à vouloir, à toute force, chasser des adjuvants les dominants sans foi ni loi se retrouvent parfois  amenés à moduler leur morgue méprisante et leur suffisance pour être dominés en nombre de sièges…

 

 

Je voudrais saluer le départ de Francis Colbac. Bernard Cazeau, dans sa joie à peine dissimulée, disait qu'il avait fait un mandat de trop. Il n'osa pas pointer la particularité père fille qui aurait pu rappeler que son dauphin avait eu une page peu comprise, il y a quelques semaines, à Montignac. Pourvu que dans son parcours le sénateur n'atteigne pas, lui aussi,  le mandat de trop !

 

Je me plaisais de croire que les ultimes détenteurs des sièges républicains de ce conseil départemental allaient par dignité et par solidarité avec les sortants victimes de l'hégémonie solférinienne refuser toutes les brisures de miettes, rondelles de strapontins, offertes, après digestion du gâteau, par les repus du gâteau du festin.

 

 

Des défaites valent succès. Nous venons  de vivre une élection départementale et, bien au-delà de mes inaliénables convictions progressistes, je tiens à saluer mon ami Jean Montoriol, non pour son engagement sur l'autre rive, c'est parfaitement son droit et, peut-être, son devoir, surtout pour sa dignité. Jean, médecin d'exception, n'hésita point à se lancer dans un humanisme désintéressé. Il associa son nom, dans une discrétion parfaite, à des causes généreuses pour s'attaquer aux maladies graves. Il mérite non seulement un profond respect mais aussi il a -et il le sait- toute mon amitié. La félonie odieuse qui l'empêcha de gagner le 29 le grandit à mes yeux.

 

Quelques miraculés méritoires sauvés des eaux glaciales de la Bérézina.

 

 

 Une résistance cévenole qui fait chaud au coeur.

 

Quelques petits succès qui font plaisir. Laminés et défaits dans bien des bastions la gauche authentique, néanmoins, dans quelques cas relève la tête. Je donne pour l'exemple, dans le département de Lozère, Le Collet de Dèze, avec Robert Aigoin et Michèle Manoa, Front de gauche, et, dans le département du Gard, La Grand Combe, Isabelle Fardoux-Jouve et Patrick Malevielle, P.C qui, dès le premier tour, ont été élus. Ces deux sites cévenols, chargés d'histoire, nous rappellent l'extraordinaire constance, pour ses idées, d'une femme d'exception Marie Durand qui laissa la mention lapidaire "register", dans la Tour de la Reine Constance, à Aigues-Mortes. Le substantif occitan register veut dire résister et Marie-Durand, qui ne voulut pas abjurer sa foi, résista, captive des geôles catholiques, pendant 37 ans.

 

Les solfériniens disposeraient d'une majorité d'une voix en Lozère. Ils pourraient dans ce cas être amenés à mettre un tout petit bémol à leur morgue habituelle et à leur délire triomphaliste.

Saluons aussi deux kystes de résistance à Nimes et à Sète où il fallait avoir une inébranlable foi républicaine pour se dégager d'une idéologie bien inquiétante, voire terrifiante.

 

 

Autre succès dans l'arrière pays nicois où Valérie Tomasini et Francis Tujague portent la victoire de Contes à la frontière italienne et des cités comme Breil-sur-Roya, Berre-les-Alpes, Lucéram, Moulinet et Tende renouent ainsi avec un passé populaire et même, pour Tende, c'est une première.

 

Il paraît affligeant de voir que la Meuse, profondément conservatrice, offre une fenêtre au P.C à Etaing, avec Jean Picart et Marie-Astrid Strauss, alors que l'hégémonie solférienne le chasse impitoyablement dans des  vieux bastions populaires.

 

  

D'autres échéances à venir avec les dés hautement pipés. Le scrutin départemental découle d'une loi scélérate conçue prioritairement pour écarter ceux qui dérangent. Le scrutin régional qui va suivre est un chef d'œuvre de falsification de proportionnelle. Il sectorise par département et privilégie, par essence, les courants dominants. À ce petit jeu les solfériniens risquent même de crier que leur système s'avère injuste car il n'est pas totalement exclu que, pour la première fois, ils ne soient pas largement surreprésentés.

 

 

Et la parité dans tout cela. Les instances solfériniennes ont voulu la parité; soit. Combien de présidences vont échoir à des dames? Espérons pour elles et pour la démocratie qu'elles ne seront pas toujours sur la touche pour les premières places. Actuellement aux instances européennes, à l'Élysée, à Matignon, dans les régions et les départements, sur les plus hautes marches, elles sont vite, très vite, comptées.

 

 

Pierre Fabre. 

 



01/04/2015
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